Benoit
Xavier Dafflon 11ème à Hawaii !
Xavier Dafflon termine sa saison avec une magnifique 11ème place au mythique Championnat du Monde de cross-triathlon XTERRA à Maui, Hawaii, USA, qui s’est déroulé hier, dimanche 17 octobre 2019.
Une compétition de triathlon se conjugue (évidemment) par trois : un défi contre soi-même, un challenge contre les éléments et une confrontation contre les concurrents. C’est en revenant sur ces trois aspects que Xavier Dafflon, de retour après le long trajet entre Hawaii et la Suisse, nous raconte son aventure hawaiienne.
Un défi contre soi-même : « Ma préparation a été compliquée pour cette compétition. Il s’agit quand même du Championnat du Monde et j’avais envie de bien faire, rien que pour prouver mes progrès dans ce sport et mes solides résultats de la saison. Ce fut compliqué de retrouver la forme pour ce dernier objectif 2019 après une saison déjà bien chargée et une période de transition professionnelle qui me demande actuellement beaucoup d’énergie. En plus, je me suis bloqué le genou juste avant de partir, bêtement, en mettant mon vélo dans la housse pour l’avion. C’est clairement un signe de surcharge et j’ai dû y aller tout en délicatesse pour que mon genou tienne encore le coup une semaine. J’ai été embêté sur place car je n’arrivais pas bien à courir. Pour la course, c’était donc quitte ou double. Soit mon genou tenait, soit j’allais devoir finir en marchant ou pire abandonner. Finalement, je n’ai pas pu courir à ma main, mais ça s’est bien passé, mon genou a tenu bon et j’ai pu courir à l’énergie qu’il me restait en fin de course, en faisant abstraction de la douleur grâce à l’adrénaline de la compétition. Je me suis également bien adapté aux conditions climatiques particulièrement humides et chaudes de Maui. J’ai plutôt bien réussi à me recaler dans le bon créneau horaire (12 heures de décalage) pour être en forme le jour J. »
Un challenge contre les éléments : « Nager dans l’océan, ça n’a vraiment rien à voir avec la mer méditerranée, le lac et encore moins la piscine ! Il y a une telle puissance dans les vagues, la houle et les courants, que franchement, je me suis senti dans l’eau comme une noix de coco à la dérive. Par chance, le matin de la course, comme c’était tôt (départ 8h), les vagues n’étaient pas trop hautes. Elles s’accentuent généralement en court de journée. Le parcours VTT proposé à Maui n’est pas mon préféré. Il est très sinueux et nerveux, sur un petit chemin qui rend les dépassements difficiles pour moi. Complètement sec et poussiéreux durant la semaine, il est devenu glissant et boueux à cause de ou grâce à la petite pluie qui est tombée quelques heures avant la course. J’ai ainsi pu profiter de ces conditions un peu plus « techniques » pour faire valoir mes qualités de VTTiste ! La course à pied est exigeante, avec des montées par paliers qui s’enchaînent. En comptant la chaleur et l’humidité typiquement hawaiiennes, ça rend la tâche encore plus ardue. Musculairement, c’est difficile à encaisser, surtout en fin de course. Tout cela rend cette course très particulièrement exigeante, preuve en est que ce sont toujours les meilleurs athlètes qui y sont couronnés. Je suis très satisfait d’avoir réussi à démontrer que même sur un parcours qui ne m’avantage pas spécialement, et dans des conditions difficiles, j’arrive à concrétiser un excellent résultat. Ça prouve que j’ai bien progressé et que mes performances sont solides. »
Une confrontation contre les concurrents : « Quantitativement, au vue de la liste de départ, mon objectif de résultat se situait autour de la quinzième place. Il s’agit quand même du top niveau dans ce sport ! En natation, j’ai perdu 5 minutes et 30 secondes sur le premier athlète à sortir de l’eau. Un nageur de classe mondial ! C’est une bonne performance pour moi, mais c’est clair qu’ensuite, j’avais un sacré déficit à devoir combler en VTT et course à pied pour espérer décrocher une belle place. Etant donné le parcours, ce fut difficile de dépasser mes concurrents. Mais j’ai tout de même réussi à revenir dans les 15 premiers après les deux tours de la section VTT. Etant donné mon genou douloureux, je n’étais pas sûr de pouvoir courir. J’ai cependant réussi à rattraper 2 concurrents, mais me suis aussi fait rattraper une fois. 11ème, c’est une sacrée performance, qui plus est à quelques secondes de la 8ème place ! Je suis fier de mon 11ème rang car je n’ai fait que remonter après la natation jusqu’à la ligne d’arrivée. J’ai pu fournir le meilleur de moi-même avec la forme qui est la mienne ces temps et les nombreux aléas durant ma préparation. Je sais que je peux encore mieux faire, mais pour cela, il faut que tout puisse être à 200% le jour J. En cross-triathlon, ça se joue à peu de chose, c’est très serré, le niveau est dense. Vu mon déficit en natation, je ne peux actuellement pas prétendre à mieux lorsque le parcours ne m’avantage pas clairement en VTT et course à pied, bien que cette performance à Hawaii me prouve que j’ai fait de beaux progrès dans ce sport ! »
Place maintenant à la récupération. La saison internationale du cross-triathlète fribourgeois a été pleine, de début avril à fin octobre. Il lui faut maintenant donner le temps à son corps de récupérer et à son esprit de se régénérer. Un compte-rendu général de sa saison 2019 vous parviendra dans le courant du mois de novembre, avec peut-être déjà des vues sur ses plans pour la saison 2020 !
Credit photo Jesse Peters/XTERRA